
Il pleut doucement sur la ville.
Arthur Rimbaud
III
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Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
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O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie
O le chant de la pluie !
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Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison.
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C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon cœur a tant de peine !
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Paul Verlaine (1844-1896) – III in Ariettes oubliées (1872)
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Photographie © Odile d’Harnois
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Pour en savoir plus

Paul Verlaine (1844-1896)
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❖ Une biographie
Né à Metz en 1844, Paul Verlaine est un poète français. D’abord « poète-fonctionnaire », il supporte mal son mariage et s’adonne à l’absinthe, écrivant des poèmes où se mêlent mélancolie et désirs (Poèmes saturniens, 1866 ; Fêtes galantes, 1869). Après un répit (la Bonne Chanson, 1870), il rencontre Rimbaud, qui le fascine et bouleverse sa vie jusqu’à le conduire en prison (1873). Il aspire alors à une poésie musicale (Romance sans paroles, 1874) et revient au catholicisme (Sagesse, 1881). Promu initiateur du symbolisme, contribuant à faire connaître les Poètes maudits (1884), il mène une vie errante d’hôpitaux en cafés (Jadis et Naguère, 1884 ; Parallèlement, 1889). Il a laissé une poésie tantôt nostalgique et crépusculaire, tantôt vive et libre, animée par le ton parlé et l’imprévu des rythmes impairs. Paul Verlaine est mort à Paris en 1896.
Source : Éditions Larousse
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❖ Autres poèmes
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1 comments
4 février 2019
Verlaine, Rimbaud, et une ville familière.
Bref, tout ça m’est bien tendre.
Merci, Odile. Et belle fin de journée.
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